Sainte Alexandra, reine martyre

Le 23 avril / 6 mai, nous célébrons la mémoire de la sainte martyre ALEXANDRA, l'impératrice

 

Sainte Alexandra était l'épouse de l'empereur Dioclétien.

 

Lors du martyre de saint Georges, constatant avec admiration que le saint résistait vaillamment au tyran et que, resté invulnérable aux supplices les plus cruels par l'intervention de la Grâce, il s'était présenté devant l'empereur et avait provoqué la conversion d'un grand nombre de païens, elle confessa elle aussi le Christ vrai Dieu.

Dioclétien furieux la fit jeter en prison et donna l'ordre de la décapiter avec saint Georges.

Lorsqu'elle apprit cette nouvelle, la sainte se mit en prière et remit son âme à Dieu, avant que les impies n'eussent porté la main sur elle.

Ses serviteurs Apollos, Isaac et Codrat, voyant que leur maîtresse avait tout renié par amour du Christ, se convertirent à leur tour et allèrent se présenter devant l'empereur, pour l'accuser en face de barbarie.

Le souverain les fit arrêter puis, au matin, il donna l'ordre de décapiter Codrat.

Ses deux compagnons, restés en prison dans l'attente de la sentence, furent laissés sans nourriture ni boisson pendant de nombreux jours, et c'est ainsi qu'ils remirent leurs âmes à Dieu.

Icône reproduite avec l’aimable autorisation de père Nicodème 

 

Extrait du "Synaxaire / Vie des Saints de l’Eglise Orthodoxe" du Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra (Mont Athos) 

 

Hymnographie

Тропарь мученицы царицы Александры, глас 4
Царства земнаго славу презревши,/ Единаго Христа, нас ради распятаго, возлюбила еси/ и, Того мужественне исповедающи,/ венцем мученическим увенчалася еси,/ всеблаженная царице Александре./ Темже и ныне Престолу Царя славы на Небесех предстоящи,/ молися о спасении душ наших.

Le même jour, mémoire du saint et glorieux mégalo-martyr GEORGES le tropéophore

 

Ce grand et admirable athlète du Christ était issu d'une famille de Cappadoce, riche et de haute condition. Ayant perdu son père à l'âge de dix ans, sa mère Polychronia, qui était devenue chrétienne à l'insu de son mari, retourna dans sa patrie, la Palestine, et éleva son jeune fils dans les vertus évangéliques.

 

De belle apparence, intelligent et de mœurs raffinées, Georges entra dans la carrière militaire à l'âge de dix-huit ans. Il plut à ses supérieurs et fut rapidement élevé au grade de tribun de la garde impériale, puis, semble-t-il, à la dignité de préfet.

 

De retour vers la Cappadoce après une campagne victorieuse, passant dans la région d'Attalia en Pamphylie, il délivra la fille du roi, qui avait été livrée en pâture à un redoutable dragon, et mit à mort la bête par la force surnaturelle qu'il tirait de sa foi.

Admiratifs devant cette démonstration de la puissance accordée par le Christ à ses fidèles contre les puissances du mal, les païens de l'endroit se convertirent tous au christianisme.

[Bien qu'absent des plus anciennes Passions, ce miracle est devenu le thème le plus célèbre des représentations iconographiques de Saint Georges.]

 

Au temps de la Grande Persécution déclenchée par Dioclétien (vers 304), comme l'empereur avait convoqué à Nicomédie tous les gouverneurs d'Orient pour leur communiquer ses décrets contre les chrétiens, saint Georges, sentant que le moment était venu pour lui de confesser publiquement le Christ, distribua tous ses biens aux pauvres, affranchit ses esclaves et se rendit à la cour.

Il se présenta au milieu de l'assemblée et reprocha au souverain de verser injustement le sang innocent des chrétiens.

Stupéfait, Dioclétien chargea son second, Magnence, d'interroger cet insolent sur sa croyance.

Georges répondit que c'était parce qu'il croyait au Christ, vrai Dieu, qu'il était venu sans crainte leur adresser ces reproches. Une fois remis de sa stupeur, l'empereur, craignant l'agitation de l'assistance, proposa au saint de le couvrir d'honneurs à condition qu'il accepte de sacrifier aux dieux de l'Empire.

Georges répondit: «Ton règne se corrompra et disparaîtra rapidement, sans te procurer aucun profit; mais ceux qui offrent un sacrifice de louange au Roi des Cieux régneront avec Lui pour l'éternité ! ».

 

Sur l'ordre du souverain les gardes frappèrent de leurs lances le saint au ventre. Le sang se mit à couler à flot, mais, dès les premiers coups, leurs armes se tordirent comme si elles étaient faites de matière molle.

Le soldat du Christ fut alors jeté en prison, avec une lourde pierre sur la poitrine.

Le lendemain, il comparut de nouveau devant le tyran et montra la même fermeté, aussi l’attacha-t-on à une roue suspendue au-dessus d'instruments tranchants, de sorte que, quand on la faisait tourner, le corps du saint était progressivement coupé en morceaux.

Surmontant la douleur par le débordement de son amour pour Dieu, saint Georges ne cessait pas de rendre grâce au Seigneur.

Une voix se fit alors entendre du ciel, disant: « Ne crains rien, Georges. Je suis avec toi !». Et un Ange, vêtu d'une robe blanche plus brillante que le soleil, descendit pour le délier et le guérir de ses blessures.

Lorsqu'il se présenta sain et sauf devant l'empereur, deux officiers de la garde, Anatole et Protoléon, confessèrent le Christ à haute voix. Ils furent aussitôt décapités.

 

L'impératrice Alexandra, elle aussi, se déclara chrétienne, mais Magnence la contraignit à se retirer au palais.

 

On jeta alors le saint dans une fosse remplie de chaux vive; mais, tel les Trois Jeunes Gens dans la fournaise de Babylone, il en sortit sain et sauf au bout de trois jours, salué par la foule qui s'écriait «Grand est le Dieu de Georges !».

L'empereur, restant toutefois insensible devant toutes ces démonstrations de la puissance du Christ, ordonna de forcer le martyr à marcher avec des chaussures garnies de pointes rougies au feu.

«Cours, Georges, vers l'objet de tes désirs !» se disait le saint en invoquant le secours du Seigneur.

Et c'est une fois de plus, incorrompu et rayonnant de grâce, qu'il se présenta devant le tyran.

Par la grâce de Dieu, il échappa aussi au poison préparé par un mage nommé Athanase.

Comme celui-ci et ses congénères restaient encore incrédules, en pensant que Georges usait de quelque artifice magique, à leur demande il ressuscita un mort enseveli depuis trois cents ans. Celui-ci se prosterna devant le saint et, déclarant qu'il avait été tiré de l'enfer par sa prière, il confessa le Christ. Le mage vaincu tomba alors aux pieds du serviteur de Dieu, lui demanda pardon et proclama à son tour la vraie foi.

Éclatant de fureur, Dioclétien ordonna de décapiter sur le champ Athanase et le ressuscité.

Nombre de ceux qui avaient cru au Christ à la suite des miracles de saint Georges trouvèrent le moyen d'aller le visiter dans sa prison afin d'être instruits des vérités évangéliques ou pour recevoir la guérison de leurs maux.

Le saint compatissait à la douleur de chacun et il ressuscita même le bœuf d'un paysan nommé Glykérios. Ce dernier fut ensuite arrêté et décapité sans autre forme de procès.

 

Le lendemain Dioclétien fit comparaître Georges au temple d'Apollon, en présence d'une foule considérable. Feignant de vouloir sacrifier, le martyr entra dans le temple et s'adressa à l'idole en faisant le signe de la Croix. Les démons qui habitaient la statue confessèrent alors avec frayeur que seul le Christ est Dieu véritable et ils sortirent dans un grand brouhaha, laissant les statues inertes s'effondrer à terre. Les prêtres et les païens chassèrent alors le saint à grands cris et le ramenèrent au palais.

 

Attirée par le tumulte, l'impératrice Alexandra sortit, fendit la foule en criant: «Dieu de Georges, viens à mon aide !» et elle tomba aux pieds du saint. Ne pouvant plus contenir sa rage, le tyran, dont le cœur s'était endurci comme autrefois celui de Pharaon, ordonna de les décapiter tous les deux.

Mais, la veille de l'exécution, Alexandra remit paisiblement son âme à Dieu dans la prison.

 

Le jour venu, saint Georges se rendit sur les lieux de l'exécution suivi d'une grande foule. Il rendit grâce à Dieu pour tous Ses bienfaits et, demandant Son assistance en faveur de tous ceux qui invoqueront avec confiance son intercession dans la suite des siècles, il inclina la nuque sous le glaive et partit pour remporter au ciel les trophées de la gloire éternelle.

 

Conformément à la recommandation du saint, son serviteur transporta ensuite sa précieuse relique dans sa patrie, Lydda (Diospolis) en Palestine, où d'innombrables miracles s'accomplirent dans la vaste église que l'on construisit en son honneur.

 

Le culte de saint Georges a connu une immense faveur dans tout le monde chrétien, tant en Orient qu'en Occident.

Il a été choisi pour protecteur de pays comme la Géorgie et la Grande-Bretagne, des milliers d'églises lui ont été consacrées et toute âme chrétienne voit en lui l'incarnation des vertus de vaillance, de patience dans les afflictions et de confiance en l'assistance de la Grâce que le Christ, Maître du combat, a recommandées à tous les soldats de la piété. 

 

Extrait du "Synaxaire / Vie des Saints de l’Eglise Orthodoxe" du Hiéromoine Macaire de Simonos Pétra (Mont Athos)